Anecdote de vie: quand le message est clair

J’écris cette lettre pour la deuxième fois.

Je l’avais déjà rédigé un peu plus tôt cette semaine. Une belle lettre, j’en étais fière!

Je vous parlais d’un ingrédient essentiel à ma personne créative pour nourrir mon inspiration: la contemplation. Je vous donnais une belle définition de ce que c’est pour moi: s’arrêter pour être présente avec la nature, être en admiration devant elle. Du temps et de l’espace pour juste rêvasser, faire le vide pour que les idées viennent.

Je vous parlais de comment en ce moment, il m’étais difficile de cultiver ce temps et cet espace comme je le faisait avant d’être maman, et que cela impactait mon inspiration en ce moment.

Je faisais un beau comparatif aux saisons, celles de la vie comme celle de nos cycles. Je vous expliquais que j’avais de la difficulté à me reposer et me recharger lors de mes hivers, et que cela m’impactait jusque dans mes étés, là où pourtant, en temps normal, l’inspiration afflue et les idées arrivent à moi.

Tout cela, je vous l’écrivais ici, dans cette lettre. De comment je devais apprendre à me ressourcer, à me nourrir pour être capable ensuite de créer.

Mais je ne l’incarnais pas… vraiment.

Je m’explique: je travaillais sur cette infolettre en même temps de préparer le dîner et de faire cuire une double batch de pain au levain sans gluten.

Et toute concentrée comme je l’étais dans ma lettre, je ne l’étais pas en cuisine.

Quand est venu le temps d’aller mettre mes pains au four, où il y avait un plateau plein d’eau bouillante (pour faire de la vapeur, c’est un truc de pain au levain sans gluten), je ne me suis pas reculée comme à l’habitude le temps que la vapeur s’échappe.

J’ai mis mon bras drette dedans le temps d’attraper la plaque avec les pains pour les mettre au four.

Je peux vous dire que j’ai vu la vapeur faire rouler la peau sur mon bras…

Pendant la bonne vingtaine de minutes passée le bras sous l’eau courante, j’ai pu réfléchir à ce que je venais de faire.

Je vous communiquais comment je constatais que je n’étais pas assez relaxe et présente à mon environnement pour que la créativité me trouve, tout en étant en train d’essayer de clancher ma to-do pendant les quelques heures ou ma petite était chez mes parents.

Vous aurez compris qu’avec tout cela, en plus, je n’ai pas enregistré mon brouillon, et j’ai toute perdue ma lettre.

La vie s’est bien chargée de me faire comprendre que c’est bien beau de comprendre ce qui nous fait défaut, mais que si on ne l’incarne pas, rien ne peut changer. Et aussi, qu’être productif, c’est pas toujours une question de rapidité et d’efficacité. Prendre le temps de bien faire les choses, à tête reposée et concentrée, ça a tellement plus de valeur… Et c’est 100x plus agréable!

C’est une leçon qui revient sous toutes sortes de formes pour moi ces jours-ci.

Désapprendre toute une vie construite autour de la performance, de la rentabilité, du toujours plus et toujours mieux, pour mieux réapprendre à cultiver une vie de contemplation et de création.

C’est pas facile, mais après, la vie est tellement plus savoureuse!

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Où prennent racine les idées